Mes sources d’inspiration sont nées d’un grand amour de la nature : un arbre solitaire, le ciel sous tous ses états, l’énergie de la flore, les phénomènes météorologiques, les reliefs et les textures d’un paysage remplissent tous ses cahiers de croquis. Ça prend tout son sens avec une technique qui respecte d'autant plus l'environnement, avec attention et amour.
Au tout début de mon processus, je cueille quelques pigments d'un endroit bien spécial qui inspirera mon prochain tableau. Cet ingrédient unique forme l'âme de l'oeuvre et guide la gestuelle de mes traits de pinceau. Je crée donc une partie de ma peinture naturelle en cueillant à la main, par exemple, du nacre, de la pierre, de l'argile, du charbon et du sable, qui donnent une vibration unique aux tableaux. À la toute fin, je pose une touche d'écriture automatique et de fil de coton pour entrelacer les épaisses textures de la toile.
Je crée d'ailleurs ma palette de couleurs de manière bien consciente, afin de susciter une émotion précise chez l’observateur. Je m'inspire de la théorie des couleurs par Goethe et Heller pour exploiter leurs effets psychologiques et offrir des tableaux vibrants et bénéfiques à mes clients et collectionneurs.
Cette nouvelle démarche a été soigneusement développée et apprivoisée durant plus d'un an d'essais.
J'ai dû modifier l’entièreté des techniques que j’avais apprises jusque-là, et quitter mes repères pour explorer une toute autre manière de peindre. Je peins maintenant avec différents médiums pour que mes tableaux puissent être découverts comme un parfum, une note à la fois.
Au tout début de ma carrière, j’étais guidée par des émotions fortes et un besoin urgent de les transposer en couleurs. En évoluant, cette méthode s’est transformée peu à peu et je suis maintenant animée par un ressenti plus subtil et délicat, et non par une urgence spontanée. Cela me permet d’avoir un flot constant d’inspiration plus puissant et immanquablement plus patient, paisible et surtout plus aimant.
Peindre des arbres, des abstractions et des yeux exposent des facettes personnelles différentes. Comme expliqué dans Cheminement, les arbres pourraient être perçus comme un retour vers soi, tandis que les yeux, seraient une ouverture au monde extérieur. Les abstraits, quant à eux, seraient plutôt décris comme un flot d'énergie qui connecte le tout. Trois vibrations différentes qui vont pourtant si bien ensemble. La gestuelle similaire que j’accorde à ces sujets amène d’ailleurs des effets bien distincts. Pour les paysages et les abstraits, je commence toujours par un fond appliqué avec des traits dynamiques et un amalgame bien mouvementé de couleurs, un peu comme pour les regards. La seule différence est le temps, et le façonnage de la peinture par le travail de l’eau, processus qui sont utilisés de manière bien particulière, propre à chaque œuvre.
Il est aussi question de Biophilie mais comme je leur prête une grande attention, nous prendrons le temps d’en discuter plus en détails dans un nouvel article.